Les assurances MMA ont menée une étude sur le risque routier et les résultats sont inquiétants. En effet, les pratiques dangereuses augmentent de façon générale, mais encore plus pour les trajets professionnels. Sachant qu’à peine 25% des salariés savent que le risque routier est la première cause de mortalité au travail, il est urgence de mettre en place des sensibilisations sur le sujet.
Il est pourtant surprenant que cette thématique soit encore si banalisée sachant que 19% des salariés ont déjà eu un accident de la route (parmi eux 40% reconnaissent qu’il était dû à un manque d’attention), 43% ont frôlé l’accident et 63% des amendes reçues concernaient un excès de vitesse. Au fond de nous, donc, nous savons, mais nous ne nous sentons pas assez concernés.
Les accidents professionnels de la route
485 décès en 2022 dont plus de 70% en accident de trajet, le reste étant des accidents du travail lors de déplacements professionnels (Source : ONISR 2022)
Les conduites à risques recensées sur la route
- Téléphone au volant (en hausse)
80% des salariés reconnaissent recevoir (et répondre à) des appels en conduisant et 74% indiquent passer des coups de fil. Pire : 57% des conducteurs lisent leurs SMS en roulant et 48% en écrivent ! Pourtant l’usage du téléphone au volant augmente par 3 le risque d’accident.
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Excès de vitesse (stable)
Malgré toutes les mesures nationales en place, 70% des salariés reconnaissent dépasser régulièrement les limitations de vitesse. Or il est bien connu que la vitesse constitue un facteur aggravant et d’accident et des conséquences / séquelles des accidents. -
Fatigue sous-estimée (en hausse)
80% des salariés conduisent en se sachant fatigués, voire très fatigués pour 66%. La pause toutes les 2h n’est respectée que par 40% des conducteurs et 33% reconnaissent avoir déjà somnolé au volant. Rappelons qu’1/3 des accidents mortels sont dû à de la somnolence (tout confondu, travail ou vie privée). -
Véhicules connectés
Certes, GPS, régulateurs, applications mobiles, avertisseurs de zones dangereuses constituent une aide appréciée par 76% des salariés qui indiquent que cela aide à leur sérénité au volant, mais le problème reste que 25% des actifs considèrent leur voiture comme un « espace de travail secondaire ». Avec bien sûr le manque de concentration sur la route que cela implique. -
Insuffisance du respect du droit à la déconnection
Le droit à la déconnection ne concerne pas que les week-ends et soirée. Il est aussi à prendre en compte en journée pendant les temps de trajet. Plus de 6% des commerciaux reconnaissent faire des réunions d’équipe pendant des déplacements pour gagner du temps ou « tout simplement » parce que les réunions ne tiennent pas compte de leurs contraintes. -
L’alcool encore trop présent (stable)
15% des salariés reconnaissent avoir déjà pris la route en ayant consommé plus de 2 verres d’alcool. Or 1/3 des accidents mortels (travail ou non) sont dus à une consommation excessive d’alcool.
Quelle prévention pour réduire le risque routier ?
42% des salariés indiquent l’absence de sensibilisation et prévention au risque routier par leurs entreprises, avec seulement 23% qui sont concernés par des mesures régulières. Pourtant les attentes sont là : 32% des actifs aimeraient une sensibilisation ou formation, 30% une journée sécurité axée sur le risque routier et 23% la diffusion de messages et outils d’aide à une meilleure conduite.
Pour en savoir plus sur la réglementation et la prévention : https://jouonslasecurite.fr/risque-routier
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Risque routier et Document unique
Pour savoir l’exposition des salariés, il convient de mettre à jour le DU. Cela permettra aussi d’orienter les actions à venir. Analyser les contraventions sur les véhicules de société, les rapports d’incidents, la fréquence de réparation des véhicules, l’état général, kilométrage annuel… de nombreuses statistiques peuvent être analysées pour évaluer la situation. Corréler par exemple le nombre de nuits d’hôtel avec les déplacements de commerciaux…
Intégrer les contraintes de déplacement à l’organisation de l’entreprise
Il est indispensable que les réunions soient accessibles, notamment aux commerciaux à des moments où ils sont disponibles. Certes, ce n’est pas toujours facile et il conviendra sûrement de revoir certaines organisations internes mais c’est un point essentiel et sans doute l’un des premiers à travailler. Cela passe notamment par la sensibilisation de l’encadrement.
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Campagnes de sensibilisation de la sécurité routière
La sécurité routière propose plusieurs visuels assez chocs pour certains qui aident à une meilleure prise de conscience et une campagne de sensibilisation clé en mains. Prévoir des campagnes d’information, la participation des services de police ou gendarmerie dans une optique pédagogique peut être intéressant. Ceux-ci proposent parfois des exercices pour tester ses réflexes de conduite dans différentes situations.
https://www.securite-routiere.gouv.fr/campagne-cle-en-main-sur-le-risque-routier-professionnel
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Appel national des employeurs en faveur de la sécurité routière
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https://www.securite-routiere.gouv.fr/employeurs-engages/employeurs-rejoignez-lappel
Bien sûr, d’autres actions seront à mettre en place au cas par cas, selon l’activité de l’entreprise, les résultats de son évaluation et des risques et le profil de ses salariés. Une occasion qui peut entre dans la continuité d’actions sur le risque circulation au sens large (pour en savoir plus, cliquez ici : les enjeux de la circulation en entreprise)
En complément :
MMA : 10 ans d’étude sur le risque routier professionnel : hausse des comportements dangereux au volant
Outils de communications pour sensibilisation ou journée sécurité
Vous y trouverez des affiches et fiches conseils libres de droits pour vos communications internes.