Maîtriser les niveaux sonores pour mieux évaluer les dangers

 

Picto bruit

Pour les opérateurs et personnels de terrain, la prévention du risque bruit passe par une sensibilisation du danger, le port approprié et convenable des protections auditives et le fait de réaliser que même quand on y est habitué et que l’ambiance sonore ne surprend pas, il est très possible d’être à des seuils dangereux pour l’ouïe.
Mais la compréhension de cette thématique est aussi très importante pour les personnels de bureau d’étude, les chefs de projets ou les services travaux neufs afin que le bruit soit intégré dans leurs projets. Car une fois un équipement en place, la mise en conformité ou la gestion des dépassements est généralement bien plus coûteuse. Alors autant faire bien du premier coup !

 

dB(A) et dB(C)

  • La valeur la plus suivie et connue correspond au niveau d’exposition journalière au bruit, calculé sur 8h. Ce sont les dB(A).
  • Les dB(C) correspondent à des pics de bruit, pas forcément longs mais très forts. C’est le niveau de pression acoustique de crête.

 

Quand le bruit devient-il dangereux ?

Ca dépend ! En effet, les valeurs seuils sont un élément mais il faut aussi tenir compte de la durée d’exposition. Par exemple, à 95dB(A), il suffit de 15 minutes pour que l’exposition soit équivalente à 8h dans un environnement à 80 dB(A). A 112 dB(A), une seule minute est nécessaire. Ce point est souvent oublié par le personnel de terrain qui aura tendance à enlever ses bouchons « juste 5 minutes pour la pause » ou pour discuter, sans avoir conscience qu’il est en train de perdre tout le bénéfice du port de ses EPIs.

  • De façon générale, à partir de 80 dB(A) et 135 dB(C), il convient de mettre en place des moyens de prévention : information, formation, mise à disposition de protections individuelles… Un bilan audiométrique peut être proposé.
  • Lorsque ces valeurs atteignent 85 dB(A) et 137 dB(C), la « simple » prévention ne suffit plus et l’employeur doit imposer des moyens de protection et mettre en place des actions correctives : signalétique des zones, obligation du port de protections contre le bruit, travaux de réduction du bruit (à la source si possible).
  • Au-delà de 87 dB(A) et 137 dB(C), l’exposition des salariés est interdite !

 

Dérogations

  • Les actions de prévention et l’interdiction de travailler dans des lieux dépassant les seuils sont des obligations légales. Cependant,selon l'article R4437-1 du code du travail, " dans des cas exceptionnels où […] l'utilisation permanente des protecteurs auditifs individuels est susceptible d'entraîner un risque plus grand pour la santé ou la sécurité que leur non-utilisation, l'inspecteur du travail peut accorder des dérogations …"
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Mesures de calcul en présence de plusieurs sources de bruit

  • Sous réserve que mon atelier est déjà à 80dB(A), puis-je pour autant m’équiper d’un ou plusieurs autres éléments à 80db(A) ? Il est facile de penser que oui. Et pourtant, Non ! Dans cette situation, le niveau de bruit va augmenter, plus ou moins selon le nombre d’équipements installés.

 

Perception du bruit

  • Dès 3 dB(A) de variation, la différence sera perceptive à l’oreille. Elle deviendra nette dès 6 dB(A). Il n’est pas pour autant possible de s’autoriser automatiquement à installer un équipement « un peu » plus bruyant. La décision dépendra de la cartographie interne et du niveau de bruit ambiant actuel sur la zone de travail.

 

Dosimétrie ou audiométrie ?

  • Le sonomètre est un instrument facile d’utilisation et peu cher. C’est donc un bon moyen de faire une première estimation et cartographie du bruit d’un lieu de travail. Sous réserve bien sûr de respecter les règles de base de la mesure. Une mesure par sonomètre est possible lorsque le niveau de bruit est relativement constant au cours de la journée de travail.
  • Pour une personne qui se déplace beaucoup, change d’activité, se retrouve dans des environnements très différents, une dosimétrie sera préférable. L’instrument est porté par la personne durant toute sa journée de travail et il est donc possible de calculer une exposition moyenne. La dosimétrie est donc beaucoup plus précise et fiable.
  • La mesure des bruits impulsionnels sera beaucoup plus délicate avec un sonomètre.

 

 

Comment comparer deux équipements sans se tromper ? Comment additionner les dB ? Quelle différence entre dB(A) et (C) ? Quelle sera mon niveau de bruit à 3m de ma machine ? Comment effectuer soi-même les mesures de bruit sans passer par un organisme extérieur ? Pour de nombreuses activités, connaître les grands principes du bruit est important. L’animation sécurité "Et si c’était vous" est un bon vecteur de communication pour le bruit, qui pourra aussi être intégré à la formation sécurité "L’œil qui sauve" et au serious game « Kikatrouvé".

 

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