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Un espace confiné est un espace partiellement ou totalement fermé qui n’a pas été conçu pour être occupé en permanence et où l’air circule peu/mal et ne peut être renouvelé. Cette insuffisance de ventilation peut engendrer des risques sur la qualité de l’air, notamment mais aussi d’autres dangers liés à la configuration des lieux, la nature des travaux, les équipements utilisés, les matières/fluides qu’il contient. Il n’est pas nécessaire d’avoir un gaz toxique pour rendre une zone dangereuse. La simple présence d’un gaz inerte tel que l’azote est suffisante : en prenant la place de l’oxygène, les conséquences peuvent être mortelles en quelques minutes. Quant aux gaz inflammables ou explosifs par exemple, tout dépendra ensuite de leur concentration.


Les activités agricoles (avec utilisation de cuves, silos) l’industrie agro-alimentaire (avec ses systèmes de réfrigération et les phénomènes de fermentation), la chimie et le raffinage (avec les gaz d’inertage et l’utilisation de gaz toxiques), la collecte et le traitement des déchets ainsi que les réseaux d’eau résiduaires (pour les réactions physico-chimiques parfois engendrées) sont des secteurs particulièrement à risque. Pourtant, les dégagements gazeux peuvent apparaître dans toute industrie.

 

Quelles sont les conditions pour qu’un gaz soit dangereux ?

  • Pour qu’il soit dangereux, un gaz doit se trouver présent dans l’atmosphère dans des concentrations précises. Soit parce qu’il remplace l’oxygène, soit parce qu’il atteint des concentrations où ses propriétés le rendent dangereux.
  • Pour les gaz susceptibles de produire un mélange explosif, les valeurs à surveiller sont la LIE (limite inférieure d’explosivité) et la LSE (limite supérieure d’explosivité). Sous la LIE, le gaz est en quantité insuffisante pour produire une explosion, au-delà, le mélange est trop riche. La plage d’inflammabilité est comprise entre ces deux valeurs.

 

Exemples de situations générant des gaz dangereux

  • L’hydrogène sulfuré (H2S), conséquence de la fermentation de matières organiques, est connu à très faible concentration pour son odeur d’œuf pourri. Dès 100ppm, il devient inodore ce qui le rend particulièrement dangereux. Plus lourd que l’air, il se dépose au sol ou dans les cavités.
  • Le monoxyde de carbone résulte d’une mauvaise combustion.
  • Quant au perchloroéthylène, ses produits de décomposition sont très toxiques. En présence d’air et de lumière, peut se décomposer en chlorure de trichloroacétyle et en phosgène ; au contact de l’eau sur une longue durée, une formation d’acide chlorhydrique et d’acide trichloroacétique est possible. A haute température, ses fumées peuvent contenir notamment du chlorure d'hydrogène et du phosgène.
  • Enfin, les fuites ou l’évaporation peuvent être la source de la présence de gaz toxiques ou non dans l’atmosphère respirée par l’intervenant en espace confiné.

Il est donc primordial d’identifier les gaz potentiellement présents et d’en étudier les propriétés avant de définir les moyens de prévention.

 

Quelle ventilation ?

  • Naturelle ou mécanique, par aspiration ou insufflation, la ventilation est un prérequis à toute intervention en espace confiné, avant et pendant les travaux. Le débit horaire devra être 10 fois supérieur au volume confiné.
  • Il faudra être prudent dans la localisation de cette ventilation et dans le choix entre aspiration et insufflation.


Des rôles bien particuliers : l’intervenant et le surveillant

  • L’intervenant pénètre dans l’espace confiné avec les EPIs adaptés définis en fonction des travaux. Il doit s’assurer d’avoir des moyens de communication adaptés et en fonctionnement. Il sera vraisemblablement formé au travail en hauteur et équipé de façon appropriée pour s’assurer contre le risque de chute. Il dispose d’un détecteur gaz étalonné, en fonctionnement et correctement positionné et si besoin d’un appareil d’évacuation pour lequel il a été formé. Il maîtrise les risques de la zone et les procédures d’évacuation.
  • Le surveillant a un rôle primordial. Il devra surveiller les intervenants mais aussi tout ce qui se passe autour du chantier et faire respecter les consignes spécifiques à l’opération. C’est à lui que revient la responsabilité du contrôle du matériel, du balisage, de la ventilation, de la qualité de l’air… Enfin, il aura le pouvoir de donner l’ordre d’évacuation. Le surveillant ne peut être en charge d’aucune autre activité et qu’elle que soit la situation, il ne pénètrera jamais dans l’espace confiné.


Les protections respiratoires

  • Masque filtrant, ARI, masque à adduction d’air, …, les protections respiratoires seront adaptées en fonction de la durée de l’intervention, de la configuration des lieux, de la qualité de l’atmosphère, des éventuels produits chimiques présents et de l’analyse de risque.
  • Appareil d’évacuation : l’auto-sauveteur ne doit pas être considéré comme une protection respiratoire permettant d’apporter de l’air neuf pour effectuer des travaux. Son objectif est d’assurer une autonomie minimale pour permettre à la personne de s’extraire de l’espace confiné en cas de dégradations des conditions et de la qualité de l’air.

 

Comment repérer un espace confiné ? Quelle formation ? Quels EPIs ? Comment bien porter un détecteur ? Comment effectuer correctement une mesure de détection ? Quels sont les facteurs aggravants ? Quels autres éléments à risque faut-il prendre en compte lors d’une intervention en espace confiné ? Les formations « Jouons la sécurité » permettent d’échanger sur ces points et de discuter sur la compréhension de chacun. Les serious games "Kikatrouvé", "Qui perd gagne (ou pas)" ainsi que l'escape game abordent cette thématique, de même que "L'oeil qui sauve". Le module espace confiné peut aussi être intégré à "Et si c'était nous"

 

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